Avenant 8 Syntec santé (IDCC 1486) : ce qui change vraiment au 1ᵉʳ janvier 2026 pour la mutuelle de la branche

Au 1ᵉʳ janvier 2026, l’avenant n° 8 à l’accord complémentaire santé Syntec (IDCC 1486) modifie la mutuelle de branche : structure de cotisation isolé/famille, définition des ayants droit, garanties hospitalisation, dentaire, optique, psychologie, action sociale et versement santé. Analyse détaillée des gains et pertes de garanties pour les entreprises de la branche Syntec.

Auteur

Morgan Taurines

Mis à jour le

November 18, 2025

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Santé et Prévoyance des salariés

La convention collective Syntec (IDCC 1486) – bureaux d’études, cabinets de conseil, ESN – voit son régime de complémentaire santé de branche évoluer au 1ᵉʳ janvier 2026, avec l’entrée en vigueur de l’avenant n° 8 du 14 février 2025, étendu par arrêté du 4 juillet 2025.

Au-delà des grands principes, la vraie question pour un DRH / DAF c’est :

- Concrètement, qu’est-ce qui change par rapport à la grille de garanties 2025 ?
- Où gagne-t-on en protection, et où la branche resserre la vis ?

Pour répondre, on croise :

  • la grille de garanties 2025 applicable jusqu’au 31/12/2025,
  • et les nouvelles dispositions de l’avenant 8 (hospitalisation, soins courants, dentaire, optique, action sociale, structure de cotisation).

1. Rappel de contexte : pourquoi un avenant 8 en santé Syntec ?

Les partenaires sociaux partent de trois constats :

  • le régime conventionnel couvre déjà environ 70 000 salariés,
  • beaucoup d’entreprises restent sur des contrats autonomes hors régime de branche,
  • les désengagements successifs de la Sécurité sociale ont pesé sur l’équilibre du régime et sur les cotisations.

Objectif affiché :

  • moderniser la structure des cotisations,
  • ajuster certains niveaux de garanties,
  • préparer l’appel d’offres 2026–2031 pour la recommandation des organismes assureurs.

2. Deux structures de cotisation possibles à partir de 2026

2.1. Structure historique (inchangée)

On garde la structure actuelle :

  • salarié + enfants obligatoires,
  • conjoint facultatif (adhésion volontaire, cotisation à la charge du salarié).

Les entreprises qui le souhaitent peuvent continuer avec ce schéma, à condition de respecter les nouveaux minima de garanties.

2.2. Nouvelle structure : “isolé / famille obligatoire”

L’avenant 8 introduit en plus une seconde structure :

  • “isolé” : le salarié n’a pas d’ayant droit à couvrir (ou bien conjoints/enfants déjà couverts ailleurs, sur justificatif),
  • “famille” : le salarié a au moins un ayant droit (conjoint et/ou enfant à charge).

Points clés :

  • Le choix “structure historique” vs “isolé/famille” se fait au niveau de l’entreprise, pas du salarié.
  • La structure “isolé/famille” permet de distinguer le coût célibataire vs famille, ce qui est souvent plus lisible pour :
    • le pilotage budgétaire,
    • la politique de rémunération globale (package célibataire vs package famille).

3. Bénéficiaires, enfants à charge, conjoint : quelques précisions utiles

L’avenant retouche également les définitions :

  • bénéficiaires = tous les salariés de la branche (régime obligatoire),
  • enfants à charge :
    • moins de 18 ans,
    • jusqu’à la veille des 26 ans si études + fiscalement à charge + sans ressources propres significatives,
    • sans limite d’âge en cas de handicap reconnu par la CDAPH,
  • conjoint : marié, pacsé ou concubin répondant à des conditions de durée de vie commune / enfant commun + déclaration sur l’honneur.

Ce sont des éléments à intégrer dans les notes d’information et la documentation RH pour sécuriser les adhésions / dispenses.

4. Hospitalisation : des plafonds resserrés sur les options 2 et 3

Sur l’hospitalisation en établissement conventionné, les frais de séjour, honoraires, forfait journalier restent inchangés par l’avenant 8.

En revanche, deux lignes sont modifiées :

-Chambre particulière – par journée ou nuitée
- Lit d’accompagnant – par nuitée

4.1. Comparatif 2025 vs 2026

Grille 2025 :

  • Chambre particulière : 45 € / 60 € / 90 € / 130 € (base / option 1 / option 2 / option 3)
  • Lit d’accompagnant : 45 € / 60 € / 90 € / 130 €

Avenant 8 (2026) :

  • Chambre particulière : 45 € / 60 € / 80 € / 100 €
  • Lit d’accompagnant : 45 € / 60 € / 80 € / 100 €

👉 Lecture DRH :

  • Base conventionnelle : stable (45 €)
  • Option 1 : stable (60 €)
  • Option 2 : baisse (de 90 € → 80 €, soit –10 €/nuit)
  • Option 3 : baisse nette (de 130 € → 100 €, soit –30 €/nuit)

En pratique :

  • Les contrats alignés sur la base conventionnelle pure ne verront pas de dégradation sur ce poste.
  • Les entreprises ayant surcomplété en option 2 ou 3 devront vérifier si elles souhaitent :
    • accepter la baisse,
    • ou rehausser contractuellement les forfaits au-delà des minima de branche.

5. Soins courants : psy mieux prise en charge, diététique supprimée

5.1. Avant l’avenant 8 (2025)

En 2025, la grille “Soins courants” prévoit notamment :

  • Médecines douces (acupuncteur, chiropracteur, diététicien, ostéo, pédicure-podologue, psychologue, psychomotricien, tabacologue) :
    • 2 / 3 / 4 / 5 consultations, plafonnées à 30 € (options 0, 1, 2) puis 50 € (option 3) selon le niveau,
  • Équilibre alimentaire et produits diététiques :
    • 60 € par an sur option 1 et option 2,
  • et différents forfaits (sevrage tabagique, vaccins, etc.).

5.2. À partir de 2026

Deux changements majeurs :

  1. Ajout d’une ligne “Psychologie – Mon soutien psy”
    • Nouvelle garantie : “Psychologie dans le cadre du dispositif Mon soutien psy”
    • Prise en charge : 100 % BRSS, dans les limites du dispositif national (arrêté du 2 mars 2022).
    👉 Pour les salariés qui utilisent ce dispositif, on passe d’un simple forfait “médecines douces” à une prise en charge réglementée au fil de l’eau par la branche.
  2. Suppression de la ligne “Équilibre alimentaire et produits diététiques”
    • La prise en charge spécifique de 60 € / an sur certaines options disparaît.

👉 Bilan DRH :

  • + : vraie mise en avant de la santé mentale via “Mon soutien psy”, avec un remboursement aligné sur le dispositif national.
  • : perte d’un petit forfait “diététique”, assez marginal mais qui disparaît des tableaux.

6. Dentaire : même niveaux de remboursement, plafond annuel plus contraint

Sur le tableau “Dentaire”, les taux de remboursement (soins, prothèses, implantologie, orthodontie, etc.) ne bougent pas entre 2025 et 2026.

En revanche, la note de bas de page n°10 est modifiée.

6.1. Avant l’avenant 8 (2025)

  • Plafond : 3 prothèses hors 100 % santé par an et par bénéficiaire,
  • au-delà de ce plafond, la prise en charge est limitée à 125 % BR.

6.2. À partir de 2026

L’avenant 8 prévoit désormais :

Plafond sur 2 dents par an (prothèses temporaires ou permanentes, hors 100 % santé).
Au-delà de ces 2 dents, prise en charge limitée à 125 % BR.

👉 Bilan DRH :

  • Pour les cas simples (1 ou 2 dents / an), l’impact est nul.
  • Pour les plans de soins lourds (3 prothèses et plus la même année), la branche resserre les conditions de prise en charge : le surplus reste partiellement couvert (125 % BR), mais plus au niveau des pourcentages conventionnels élevés.

7. Optique : verres renforcés sur la base, chirurgie mieux remboursée, montures et lentilles resserrées en haut de gamme

Le tableau “Optique” est intégralement remplacé par l’avenant 8.

7.1. 100 % santé : pas de changement

Sur l’équipement 100 % santé (monture + 2 verres de classe A), la logique reste identique :

100 % pris en charge (Sécurité sociale + complémentaire) à tous les niveaux (base, option 1, option 2, option 3), sous réserve du respect des plafonds réglementaires.

7.2. Verres de classe B : quelques revalorisations sur la base

Si l’on compare les grilles 2025 et 2026 sur des exemples types de verres de classe B :

  • Unifocal sphérique (Sphère –6 à +6)
    • 2025, adulte base : 70 € → 2026 : 75 € (+5 €)
    • 2025, enfant base : 40 € → 2026 : 45 € (+5 €)
  • Multifocal / progressif sphérique (Sphère –4 à +4)
    • 2025, adulte base : 130 € → 2026 : 135 € (+5 €)
    • 2025, enfant base : 105 € → 2026 : 110 € (+5 €)

Sur la plupart des colonnes options 1 / 2 / 3, les montants restent inchangés par rapport à 2025.

👉 Lecture DRH :
La branche renforce légèrement la base conventionnelle sur certains verres, sans modifier les options hautes.

7.3. Lentilles prescrites et jetables : baisse sur l’option 3

Avant (2025) :

  • Lentilles prescrites : 85 € / 100 € / 200 € / 350 €
  • Lentilles jetables : 85 € / 100 € / 200 € / 350 €

Après (2026) :

  • Lentilles prescrites : 85 € / 100 € / 200 € / 250 €
  • Lentilles jetables : 85 € / 100 € / 200 € / 250 €

👉 Bilan :

  • Base, option 1, option 2 : inchangés
  • Option 3 : baisse de 350 € → 250 € (–100 €/an/bénéficiaire)

7.4. Chirurgie réfractive : meilleure prise en charge sur les niveaux bas

Avant (2025) :

  • Chirurgie optique réfractive par œil : 600 € / 700 € / 750 € / 1 000 €

Après (2026) :

  • Chirurgie optique réfractive par œil : 700 € / 800 € / 900 € / 1 000 €

👉 Bilan :

  • Base : +100 €
  • Option 1 : +100 €
  • Option 2 : +150 €
  • Option 3 : identique (1 000 €)

7.5. Montures : options moins généreuses

Sur la monture, en 2025 :

  • Adulte : 80 € / 100 € / 100 € / 100 €
  • Enfant : 60 € / 75 € / 100 € / 100 €

Avec l’avenant 8 (2026) :

  • Adulte : 80 € / 80 € / 80 € / 80 €
  • Enfant : 60 € / 60 € / 60 € / 60 €

👉 Bilan DRH :

  • Base : stable (80 € adulte / 60 € enfant)
  • Options 1, 2, 3 : baisse des plafonds monture, qui reviennent au niveau de la base.

En clair : la branche remet de la cohérence en renforçant les verres et la chirurgie sur la base, mais limite la sur-générosité sur les montures et les lentilles en très haut de gamme.

8. Action sociale, CSS, versement santé : rappel des ajustements

8.1. Action sociale de branche renforcée

L’avenant précise que 2 % des cotisations (part salariale + employeur) alimentent une enveloppe d’action sociale dédiée :

  • actions collectives de prévention (sport, équilibre vie pro/vie perso, inclusion),
  • aides individuelles (santé, sport, médecines douces) sous conditions.

8.2. Complémentaire santé solidaire (CSS)

Les salariés bénéficiant de la CSS peuvent toujours être dispensés d’adhésion, mais uniquement pendant la durée où ils en bénéficient.

8.3. Versement santé

Le versement santé doit rester ≤ à la cotisation mensuelle réellement payée par le salarié pour sa couverture individuelle, conformément au Code de la Sécurité sociale.

9. Que doit faire un DRH Syntec avant le 1ᵉʳ janvier 2026 ?

Concrètement, l’avenant 8 implique pour les entreprises de la branche :

  1. Vérifier la conformité de leur contrat
    • Structure de cotisation : modèle historique vs “isolé/famille obligatoire”
    • Respect des minima de garanties (hospitalisation, dentaire, optique, psy, etc.)
  2. Mesurer les impacts financiers
    • Baisse sur la chambre particulière / lit accompagnant des options 2 & 3
    • Baisse des montures et lentilles sur l’option 3
    • Hausse de la chirurgie réfractive sur base / options 1 & 2
    • Effet global sur la cotisation employeur/salarié et sur le net à payer.
  3. Décider de la politique de surcomplémentaire
    • Accepte-t-on les niveaux minimaux 2026 ?
    • Ou souhaite-t-on maintenir un niveau de protection supérieur (chambre particulière, optique haut de gamme, dentaire lourd) en allant au-delà du socle conventionnel ?
  4. Mettre à jour la communication RH
    • Notices d’information, livret d’accueil, intranet, FAQ RH, etc.
    • Explication claire des gains (psy, chirurgie, verres base) et des resserrements (dentaire lourd, montures, forfaits diététiques).

10. Intégrer ces évolutions dans le BSI et la marque employeur

Pour un salarié, ces mouvements de garanties sont très difficiles à lire dans un tableau de 8 pages.

En revanche, dans un Bilan Social Individuel (BSI) digital :

  • on peut montrer ligne par ligne :
    • la part financée par l’employeur,
    • l’évolution des garanties entre 2025 et 2026 (par exemple sur l’optique ou l’hospitalisation),
  • et replacer la mutuelle dans le package global :
    • salaire fixe,
    • variable,
    • prévoyance,
    • épargne salariale / retraite,
    • autres avantages salariés.

C’est précisément ce que permet Rem360 :

  • un BSI digital pour les salariés de la branche Syntec,
  • une vision claire de leur protection sociale complémentaire,
  • et pour la DRH, un outil pour transformer un texte conventionnel technique (comme l’avenant 8) en argument de marque employeur et de transparence salariale.

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